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Archambault,
Gilles.
Combien
de
temps
encore
?
Ed.
Boréal,
2017,
133
p.
L'Art
de
vivre
Qu'est-ce
que
vivre
?
L'auteur,
né
en
1933,
a
atteint
un
âge
assez
vénérable
pour
s'être
donné
une
petite
idée
sur
le
sujet.
Ses
protagonistes
lui
ressemblent.
Ils
ne
font
pas
partie
des
forcenés
furieux
qui
s'agitent
pour
se
sentir
vivants.
Ils
sont
plutôt
habités
par
une
force
tranquille
facilitant
une
navigation
en
toute
sécurité
dans
des
eaux
plus
ou
moins
tumultueuses.
Les
déchirements
empruntent
la
voie
de
la
lucidité.
On
porte
un
regard
assez
sage
sur
l'existence
pour
être
encore
émerveillé
en
ce
monde
acculé
à
un
mur
d'incompréhension.
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Le
couple,
la
famille,
les
amitiés
composent
les
thèmes
du
recueil.
Les
héros,
tous
des
gens
âgés,
subissent
la
dissémination
de
ceux
qu'ils
ont
connus
ou
aimés.
Au
bout
du
voyage,
ils
se
sentent
esseulés.
La
complainte
de
Rutebeuf
résume
assez
bien
le
propos
de
l'auteur
qui
a
tracé,
pour
chaque
personnage,
le
même
profil
psychologique.
Chacun
se
contente
de
ce
qu'il
a.
On
fuit
l'esbroufe
en
se
rebattant
sur
la
dose
d'énergie
suffisante
qui
permet
d'apprécier
la
vie
sans
essouffler.
On
laisse
aux
autres
le
panache
difficile
à
porter.
On
se
creuse
un
nid
de
taille
raisonnable
pour
mieux
s'accrocher
à
son
intimité.
C'est
la
rose,
l'important,
chantait
Bécaud.
Mais
elle
n'est
pas
éternelle,
lui
a
répondu
Ronsard.
C'est
bien
ce
qui
désole
les
personnages
de
Gilles
Archambault.
Heureusement
les
enfants
perpétuent
ceux
qui
partent.
Et
quand
la
solitude
fait
trop
mal,
on
berce
l'urne
qui
contient,
en
l'occurrence,
les
cendres
de
sa
femme.
C'est
beau
ce
voyage
de
vie
quand
la
gloriole
tombe
au
profit
de
la
simplicité.
C'est
loin
du
quart
d'heure
de
gloire
qu'il
faut
absolument
vivre
pour
être
heureux.
La
leçon
de
l'auteur
se
situe
à
contre-courant
de
l'énergie
que
l'on
gaspille
pour
se
nourrir
de
calories
vides.
L'écriture
suit
la
même
veine.
Les
écrivains
en
herbe
auraient
avantage
à
suivre
la
manière
de
ceux
qui
ont
une
plume
visant
moins
à
éblouir
le
lectorat
qu'à
l'investir
de
sagesse.
C'est
sans
compter
que
ce
recueil,
qui
se
lit
comme
un
roman
à
cause
de
son
homogénéité,
est
un
exemple
sur
l'art
d'écrire
une
nouvelle
:
un
élément
déclencheur,
une
réaction
et
un
dénouement
inattendu.
Et
même
si
Gilles
Archambault
aborde
la
thématique
de
la
vieillesse,
il
ne
sombre
pas
dans
la
déprime.
Au
contraire,
il
donne
le
goût
de
vivre.
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