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Arbour,
Marie-Christine.
Drag.
Éd.
Triptyque,
2011,
183
p.
L'Amour
chez
les
travestis
Marie-Christine
Arbour
continue
son
investigation
du
champ
des
femmes
délaissées,
mais,
qui,
tout
de
même,
cherchent
l'âme
sœur.
Déçues
par
le
marché
des
cœurs
à
vendre,
elles
empruntent
souvent
des
sentiers
singuliers.
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C'est
le
drame
de
Claire,
une
artiste
peintre
québécoise,
"
expulsée
de
l'enfance
"
dès
l'école
élémentaire
alors
que
ses
fantasmes
nourris
par
la
force
de
Claude
ont
été
trahis
quand
le
garçon
s'est
avéré
être
une
fille.
À
cet
âge,
l'androgynie
confond
les
sexes.
Déception
qui
a
mené
l'héroïne
à
se
travestir.
Drag,
le
titre
du
roman,
donne
le
sens
à
sa
quête
existentielle.
Une
femme
androgyne
à
l'assaut
de
l'amour
du
sexe
opposé.
Parviendra-t-elle
à
ses
fins
alors
que
la
voie
suivie
la
condamne
à
la
marginalité
?
On
peut
répondre
par
l'affirmative
sans
révéler
la
trame.
Emménagée
dans
le
quartier
des
paumés
de
Vancouver,
Claire
tente
de
séduire
Babouchka,
sa
voisine
de
balcon
habillée
d'une
grande
robe
noire.
La
marginalité
conduit
à
tous
les
excès,
voire
même
à
renier
son
orientation
sexuelle.
La
femme
en
question
native
de
la
Russie
est
un
grand
musicien
travesti.
Leur
rencontre
se
convertit
en
une
belle
histoire
d'amour.
Un
amour
entre
deux
asociaux
qui
s'assument
et
qui
sont
l'un
pour
l'autre
la
rédemption
attendue.
S'accepter
tel
que
l'on
est,
apprendre
à
lâcher
prise
et
à
ouvrir
son
corps
à
la
sexualité.
Mais
c'est
grâce
à
l'art
que
Claire
et
Nicolaï
vivront
ce
que
"
le
hasard
a
fait
de
leur
corps
",
et
que
le
destin
vient
de
rendre
sacré
par
un
amour
enfin
partagé.
L'auteure
a
moulé
cet
amour
en
respectant
le
contexte
social,
qui
a
façonné
son
duo
idyllique.
La
Russie
bolchévique
telle
que
vécue
par
Nicolaï
et
les
revers
de
Clarouchka,
devenue
la
femme
d'un
virtuose
à
qui
elle
se
soumet
bien
volontiers.
Reine
du
foyer,
mais
triomphante
avec
ses
pinceaux,
qui
la
délivrent
enfin
de
la
nécessité.
Paradoxe
tout
de
même
pour
un
couple
qui
avait
idéalisé
le
"
ne
rien
faire
"
en
guise
de
pied
de
nez
à
la
classe
bien
pensante.
Avec
un
fin
scalpel,
le
roman
fouille
la
psychologie
de
ces
amants,
nés
apparemment
pour
la
souffrance,
mais
qui
parviennent
à
en
faire
leur
force
devant
"
les
marins
profanes
".
Cette
analyse
est
fort
bien
réussie.
Si
le
bât
blesse,
c'est
au
plan
de
la
forme.
L'expression
scripturale
abuse
de
l'aphorisme
sans
compter
que
l'œuvre
est
fort
redondante.
Bref,
on
sent
trop
le
désir
d'atteindre
l'excellence.
Qui
trop
embrasse
mal
étreint.
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