Wolf,
Marc-Alain.
Kippour.
Éd.
Triptyque,
2006,
266
p.
Un
Québécois
en
quête
de
ses
racines
juives
Marc-Alain
Wolf
est
un
psychiatre
québécois
né
à
Strasbourg
en
1957.
Cet
auteur
est
un
juif
qui,
après
avoir
écrit
quelques
essais,
est
passé
au
roman
avec
Kippour.
Il
a
mis
à
profit
sa
pratique
clinique
et
religieuse
pour
illustrer
la
conversion
d'un
homme
au
judaïsme.
Son
héros
est
un
Québécois
qui
s'appelle
Zaccharias
Lemieux.
Marié
à
une
juive,
il
est
psychiatre
comme
l'auteur
et
père
de
deux
garçons.
Par
respect
pour
sa
femme,
il
emmène
ses
enfants
à
la
synagogue
lors
des
fêtes
importantes
comme
le
yom
kippour,
jour
du
pardon
des
fautes.
Ça
rappelle
un
peu
les
séances
de
confessions
d'antan
chez
les
catholiques
à
la
veille
de
Pâques.
L'histoire
du
roman
s'insère
dans
le
rituel
d'une
liturgie,
mené
par
un
cantor
(chantre)
qui
psalmodie
les
versets
de
la
Torah.
Abrités
sous
leurs
taliths
(châle),
les
juifs
prient
avec
ferveur.
Accablés
par
leur
jeûne,
comme
nous
aux
carêmes
d'autrefois,
ils
espèrent
obtenir
ainsi
la
miséricorde
de
Yahvé.
Les
moins
pieux
ont
autre
chose
à
faire
que
de
songer
à
leurs
vieux
péchés.
C'est
le
cas
de
trois
hommes
assis
côte
à
côte
dans
la
synagogue
espagnole
et
portugaise
de
Montréal.
Ils
essaient
quand
même
de
se
rattacher
à
leur
foi
tout
en
discutant
entre
eux,
voire
même
en
dessinant
des
femmes
nues
à
partir
des
minois
de
celles
qui
assistent
à
la
cérémonie
dans
l'aire
réservée
à
la
gent
féminine.
La
crainte
de
la
promiscuité
obnubile
encore
nos
frères
juifs.
Et
les
enfants
en
profitent
pour
échanger
leurs
cartes
de
Pokémon.
Il
ne
s'agit
pas
des
hassidim,
mais
de
pratiquants
ouverts
sur
le
monde
laïc
dans
lequel
ils
vivent.
Ce
roman
nous
révèle
une
communauté
cosmopolite,
qui
compte
des
catholiques
accompagnés
de
leurs
enfants
juifs
à
cause
de
la
religion
de
leur
mère
et
des
juifs
mariés
à
des
goyas
(non-juives).
Quant
au
héros,
il
profite
de
cette
célébration
pour
scruter
sa
filiation.
Comment
un
Lemieux
peut-il
se
prénommer
Zaccharias
?
D'aussi
loin
qu'il
se
rappelle,
il
lui
semble
avoir
eu
vent
que
son
grand-père
maternel
était
un
juif
alsacien.
Entraîné
par
le
tourbillon
de
sa
vie
professionnelle
et
familiale,
il
a
oublié
cette
origine
dont
on
ne
lui
a
presque
jamais
parlé.
Le
yom
kippour
lui
offre
l'occasion
rêvée
de
renouer
avec
ses
racines,
responsables
à
son
insu
de
son
actuelle
névrose.
Son
travail
de
mémoire
lui
attirera
les
foudres
merveilleuses
de
la
grâce,
comme
saint
Paul
sur
le
chemin
de
Damas.
Tout
s'illuminera.
La
découverte
de
sa
véritable
religion
ne
pourra
que
le
rapprocher
davantage
de
ses
enfants
et
de
sa
femme
et
de
devenir
ainsi
un
meilleur
père
et
un
meilleur
mari.
En
somme,
on
assiste
à
l'histoire
d'une
conversion
à
la
foi
ancestrale
à
l'instar
de
Paul
Claudel,
frappé
par
la
lumière
divine,
en
entrant
par
curiosité,
un
certain
soir
de
Noël,
dans
la
cathédrale
Notre-Dame
de
Paris.
La
religion
n'est
pas
une
thérapie,
mais
une
psychothérapie
peut
conduire
à
la
religion.
C'est
ce
que
démontre
ce
roman
qui
explore
la
dynamique
d'un
homme
en
mal
de
filiation.
Avec
une
lenteur
calculée,
Marc-Alain
Wolf
pénètre
l'univers
troublant
de
son
héros,
qui
ressemble
à
un
patient
étendu
sur
le
divan
d'un
psy.
Il
faut
avoir
la
patience
d'attendre
que
le
miracle
se
produise.
Comme
Maxime-Olivier
Moutier,
un
psy
qui
prône
les
valeurs
familiales
pour
s'offrir
le
meilleur
de
soi-même
dans
son
roman
Les
Trois
modes
de
conservation
des
viandes,
Marc-Alain
Wolf
propose
les
valeurs
religieuses
pour
y
arriver.
Leurs
romans
s'adressent
surtout
aux
hommes
en
quête
d'une
voie
pour
se
réaliser.
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