Desjardins,
Martine.
Maleficium.
Éd.
Alto,
2009,
183
p.
Le
Rôle
de
la
femme
Martine
Desjardins
vient
de
réécrire
un
chapitre
de
la
Genèse,
soit
celui
de
la
perte
de
l’éden.
Adam
a
mangé
le
fruit
défendu
à
l’invitation
de
sa
compagne
Ève.
Si
la
Bible
est
la
parole
de
Dieu,
il
faut
reconnaître
que
le
susdit
passage
discrédite
la
femme
qu’Il
a
pourtant
créée.
L’auteure
remonte
avec
un
brio
inouï
aux
fondements
de
la
culture
occidentale
issue
du
Moyen
Orient,
où
a
macéré
ce
qui
allait
advenir
de
notre
destinée
et,
en
particulier,
de
celle
de
la
femme.
En
regard
des
écritures
saintes,
cette
dernière
a
transformé
le
paradis
en
pandémonium.
Pour
se
venger
d’avoir
été
relayée
aux
officines
du
mal,
elle
agit
sur
les
hommes
comme
un
maléfice,
qui
concourt
à
leur
perte.
C’est
une
œuvre
magnifique,
accolant
une
forme
romanesque
des
plus
originale
à
la
source
de
la
condition
féminine.
La
démonstration
épouse
le
rituel
du
sacrement
du
pardon
alors
que
sept
hommes
d’affaires
ambitieux
débitent
de
soi-disant
actes
peccamineux,
tout
en
se
disculpant
sur
le
dos
d’une
femme
aux
lèvres
fendues,
portefaix
de
leurs
maux.
Une
vierge
laide
qu’ils
désirent
l’instant
d’une
transaction,
une
vierge
qui
incarne
le
mal
dans
la
souffrance
qu’elle
transmet
à
ceux
qui
l’approchent.
À
quelques
exceptions
près,
les
fautes
avouées
dans
le
confessionnal
ne
ressemblent
en
rien
aux
formulations
de
naguère.
C’est
le
lieu
pour
véhiculer
la
thématique
que
l’auteure
enrichit
à
travers
l’évocation
des
sens.
Chaque
chapitre
baigne
dans
une
atmosphère
érotisante
qu’accentuent
les
odeurs
d’épices
et
de
savons.
Produits
auxquels
réfère
l’auteure
à
la
manière
des
reporters
en
leur
faisant
occuper
des
pans
trop
larges
au
cœur
de
la
fiction.
Hormis
ce
bémol,
c’est
avec
un
vocabulaire
ad
hoc
et
un
don
de
conteuse
accomplie
qu’elle
exhale
le
corps,
Un
corps
que
représente
la
couverture
aguicheuse
du
roman,
voire
blasphématoire,
mais
qui
résume
en
fait
le
propos.
Un
corps
nu,
dont
le
sexe
est
masqué
par
le
cœur
ornant
la
statue
traditionnelle
de
Jésus
adulte,
dite
du
Sacré-Cœur.
Un
corps
contraint
qu’il
faut
libérer.
Bref,
Martine
Desjardins
s’est
détournée
de
la
voie
céleste
pour
examiner
ce
qui
grenouille
dans
les
souterrains
des
religions
triomphantes
telles
que
l’islamisme
et
le
catholicisme.
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